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Historique du CBD
Le CBD, découvert en 1940, est l’acronyme de cannabidiol. C’est une substance active qui appartient à la centaine de phytocannabinoïdes présents dans le cannabis. C’est un composé lipophile (insoluble dans l’eau mais soluble dans les graisses), ce qui explique que les produits destinés à la voie orale ou sublinguale soient généralement des huiles végétales (de chanvre ou non) employées comme excipient auxquelles sont ajoutés des extraits de la plante, riches en cannabidiol.
Le cannabidiol est un composé instable et susceptible de s’oxyder. Il est ainsi préférable de le conserver à froid. Enfin, le CBD est une substance relativement volatile qui passe en phase gazeuse à environ 160 °C et peut ainsi être absorbée par voie pulmonaire après vaporisation.
Bien que le cannabidiol d’origine naturelle soit le plus utilisé actuellement dans le cadre des marchés du cannabis dits de « bien-être » et du cannabis à usage médical, il existe d’autres sources de cannabidiol en voie de développement pour produire du CBD pur et s’affranchir de la contamination de certains produits par du THC.
Est-ce que le CBD est naturel ?
Le cannabidiol existe naturellement dans une plante, le cannabis ou chanvre. Cette plante appartient à la famille des Cannabaceae (à laquelle appartient une autre espèce, le houblon) sous le nom d’espèce : Cannabis sativa L. Il existe des sous-espèces naturelles et sélectionnées avec différents chimiotypes (composition en substances différentes).
Les parties intéressantes pour extraire le cannabidiol de cette plante originaire d’Asie centrale sont essentiellement les inflorescences femelles. En effet, elles contiennent des composés spécifiques de la plante, dénommés cannabinoïdes, uniques à cette espèce.
Les deux substances dites majoritaires sont le THC (delta-9-tétrahydrocannabiNOL) et le CBD (cannabidiol). Ces substances actives ne se retrouvent pas dans les pieds mâles ni dans les graines ; leur teneur n’est que très faible dans les feuilles. On retrouve plus particulièrement le cannabidiol dans les phénotypes II (type « intermédiaire ») : THC > 0,3 % et CBD > 0,5 %, et les phénotypes III (type « fibres ») : THC < 0,3 %.
Le cannabidiol est d’abord synthétisé par la plante sous sa forme acide (carboxylée), le CBDA, à partir d’un précurseur, le cannabigérol (CBGA), et d’une enzyme, la CBDA synthase. Cette fonction acide est éliminée uniquement par un processus de chauffage pour donner la forme neutre du CBD qui présente la majorité des propriétés.
On distingue trois grandes catégories de produits à base de cannabidiol d’origine naturelle :
- Les extraits à spectre complet : ils contiennent l’ensemble des substances extraites des fleurs de cannabis dont le THC. Ces extraits sont théoriquement interdits dans les produits de consommation s’ils contiennent plus de 0,3 % de THC (compléments alimentaires, cosmétique). Ces extraits sont obtenus par la succession de trois opérations : l’extraction des substances actives dont le CBD à partir des fleurs via l’utilisation de solvants organiques (éthanol, hexane, etc.) ou d’une technique au CO2 en état supercritique permettant de produire l’huile de chanvre brute ; la winterisation qui est une élimination par glaçage de la majorité des cires, pigments et autres dérivés polyphénoliques ; la décarboxylation du CBDA en CBD réalisée en chauffant à environ 150 °C.
- Les extraits à spectre large : qui ne contiennent que très peu de THC, en dessous des limites réglementaires. La remédiation de l’extrait en THC (diminution des taux de THC) fait intervenir des techniques de fractionnement par chromatographie.
- Les isolats : produits raffinés constitués, a minima, de 95 % de CBD. Cela fait appel à des techniques de purification (distillation, cristallisation, chromatographies, etc.).
Les différents CBD non-naturel
CBD de biosynthèse
La levure utilisée depuis des millénaires pour brasser des boissons alcoolisées comme la bière a récemment été modifiée pour produire des cannabinoïdes par biofermentation. Une étude publiée le 27 février 2019 dans la revue Nature a démontré la possibilité de transformer un sucre de la levure de bière (Saccharomyces cerevisiae), appelé galactose, en tétrahydrocannabinol (THC) et en cannabidiol (CBD). Pour cela, les chercheurs ont modifié plusieurs gènes présents dans cette levure et en ont introduit d’autres provenant de cinq types de bactéries et de la plante de cannabis. Au total, ils ont dû procéder à 16 modifications génétiques pour transformer le galactose en formes inactives de THC ou de CBD. Le chauffage secondaire de ces cannabinoïdes les transforme en leurs formes actives (décarboxylées). Les rendements encore très faibles devront être multipliés au moins par 100 pour que le coût de production soit compétitif par rapport au cannabidiol extrait du cannabis
CBD hémi-synthétique.
Le D-limonène, un terpène (Des molécules aux propriétés odoriférantes, produites par de nombreux végétaux) contenu dans l’écorce d’orange, est la matière première utilisée pour l’obtention de cannabidiol par hémisynthèse (à partir d’une substance naturelle). Lors d’une succession de réactions chimiques,
Le limonène est d’abord converti en une première substance, le menthadienol, qui sera ensuite associée à une autre molécule, l’olivetol, pour former la molécule de cannabidiol.
CBD synthétique
Une équipe de recherche italienne a publié récemment la méthode de la synthèse chimique en flux pour synthétiser avec succès le cannabidiol (CBD) et ses analogues, la cannabidivarine (CBDV) et le cannabidibutol (CBDB), avec des rendements respectifs de 55 %, 56 % et 59 %. Cette approche a permis à la fois de synthétiser des produits en un temps de réaction très court (7 minutes) et de minimiser la formation de cannabinoïdes psychoactifs et illégaux tels que le tétrahydrocannabinol (THC).